Bennett et Mortimer, à Salé

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La mini imprimerie  » Petit Imprimeur  » ne pouvait pas imprimer un journal en entier à la va vite. D’après un calcul mental rapide de la part de Mortimer, il leurs faudra environ quatre-vingt-seize semaine pour faire paraitre un simple petit journal de douze pages..

   » Eh bien, Bennett, que puis-je faire pour vous ? demanda le professeur lorsque les deux garçons furent entrés.
— Voilà, m’sieur : Mortimer et moi, on a pensé que vous accepteriez peut-être de nous faire une petite faveur.  »
M. Carter fit la grimace : il tenait à ce que les élèves respectassent la grammaire.
 » Non, Bennett, corrigea-t-il. Mortimer et moi, nous avons pensé que vous accepteriez peut-être de nous faire une petite faveur.  »
 » Vraiment, m’sieur ? Très volontiers. Mortimer ne m’en avait pas parlé.
— Je veux dire, Bennett, que la forme correcte est :  » Mortimer et moi, nous avons « , et non pas :  » Mortimer et moi, on a « .
— Ah ! je comprends, m’sieur. Voilà de quoi il s’agit. Mortimer et moi, on est entrain… euh… nous sommes en train de composer un journal et nous voudrions emprunter votre machine à écrire pour taper le texte. « 

GRAMMAR NAZI SPOTTED! Je ne sais pas pour Bennett, mais j’aime bien M. Carter, mon vocabulaire ainsi que ma grammaire s’améliore cependant de jour le jour.

  Patiemment, Bennett donna des explications, et Bromwich décida d’aller voir la gazette lui-même.
Quand ils arrivèrent dans la salle des loisirs, ils eurent du mal à se frayer un passage à travers la foule de lecteurs assoiffés d’apprendre des nouvelles qu’ils connaissaient depuis longtemps.

Nostalgie? Ils aiment le rétro, vintage? Ben non, ils sont comme nous les Marocains, nous aimons voir et revoir les mêmes têtes, les mêmes histoires, les mêmes séries télévisées, les mêmes sujets.. Llâh yehdina jusqu’à devenir open-minded!

  Sur le toit, les choses allaient mal. Les difficultés avaient commencé dès l’arrivée du commando Pêche à la ligne.
Pour commencer, toute une forêt de cheminées occupait la terrasse, et il était impossible de deviner laquelle appartenait en propre à M. Wilkinson.
 » On ne peut pas les essayer toutes, dit Bennett. On va être obligé de faire am stram gram et de compter sur notre bonne étoile. « 

Am stram gram qui est une comptine enfantine utilisée souvent comme une formulette d’élimination :

Ams, tram, gram,
Pic et pic et colégram,
Bour et bour et ratatam,
Ams, tram, gram.

Enfin, j’aperçois que tout le monde est comme tout le monde. Nous ne sommes pas les seuls à utiliser « Dans un jardin, il y a une fleure.. » ou  » Michael Jackson, ta7 lou garçon (caleçon), de7kou 3lik s7abou brab3a : wa7d, jouj, tlata, rb3a« .

  Le vendredi, tous les envois relatifs au concours étaient parvenus à la rédaction, à l’exception des gâteaux de Savoie, ce qui était grave, car le rédacteur en chef avait publiquement annoncé qu’il distribuerait les prix de lendemain avant le gouter.

Moi et mes décisions de dernières minutes, je comprends bien pourquoi je suis toujours le dernier à accomplir, savoir où comprendre une chose.

  Néanmoins, il fallait dépouiller le courrier. Bennett retira un paquet d’enveloppes de la poche de sa veste et les tendit à son assistant.
 » Tu vas trier les poèmes des échantillons de calligraphie, et moi, je vais désigner les vainqueurs. On commencera par disqualifier tous ceux qui n’ont pas écrit  » Concours  » en haut à gauche.  »
Mortimer inspecta les enveloppes les unes après les autres.
 » Concours…, concours…, concours. Ils ont tous marqué  » concours  » sauf un.
— Au panier ! ordonna le rédacteur un chef. Si les candidats commence à négliger les règlements les plus simples, ils deviendront bientôt aussi distraits que ma tante Angèle qui a oublié nos gâteaux !

Un travail stéréo-typiquement Marocain, nous et notre bureaucratie d’amour…

   » Je suis content que tu aies trouvé quelque chose, souffla Mortimer à Bennett. Qu’est-ce que c’est ?
— Je n’en sais rien encore.
— Pourtant, tu viens de dire… Oh ! malheur !  »
Bennett avait parlé d’un ton si convaincant que Mortimer avait cru qu’une idée lui était réellement venue. Or il n’en était rien, et les rédacteurs devraient affronter non seulement le déshonneur, mais encore les représailles corporelles évoquées par Briggs.

Les représailles corporelles, une forme de débat corps à corps que ceux sans argument – souvent un Fhamator déguisé- utilisent à travers, le plus souvent pendant le mois de Ramadan avant de le temps de l’Iftar. Cet état d’âme que l’on qualifie de Tramdina.

Bennett et Mortimer, au Maroc

Jennings and DarbishireAprès avoir ouvert ses cadeaux d’anniversaire, Bennett a eu la surprise d’avoir un appareil photo et une mini imprimerie. Avec son ami intime Mortimer, tous les deux ont décidé de créer leur propre journal avec Bennett comme rédacteur en chef. Est-ce le futur Rachid Nini ? On ne sait pas encore, mais suivant les dans leurs aventures !

Sachant dès le début qu’il ne cédera pas à l’honneur d’être un rédacteur en chef, Bennett proposa quand même une petite élection genre faire de la démocratie à petite échelle, une démocratie théâtrale, comme celle du Maroc ? Nous ne saurons prêcher.

  Les yeux de Mortimer brillèrent derrière ses lunettes. Quel bonheur, s’il pouvait être rédacteur en chef, lui, Mortimer !

 » Tu es chic, reconnut-il. Seulement, nous ne pouvons pas voter pour nous-mêmes : papa dit toujours que l’on ne doit jamais chanter ses propres louanges.

– Eh bien, je chanterai les tiennes pendant que tu chanteras les miennes. Tiens, voilà un bout de papier pour écrire ton vote dessus. « 

Néanmoins, la cause Amazigh vit ses début dans le nord, pas le Rif voyons, mais chez les British où on ne sait pas différencier les indigènes des habitants, ni comment la culture Gnaouis et l’Arabe ont fait coucou à la terre du soleil couchant, le Maroc. S’y suit :

 » Sensationnel, Bennett ! Archiultrasuper ! Vôs avez lé bon idée ! Tu vois, je parle déjà mieux français, parceque j’ai bavardé cinq minutes avec des indigènes.
– Ces pêcheurs n’étaient pas des indigènes, c’étaient des Français, corrigea Bennett. Les indigènes ne parlent pas français. Ils disent des choses comme wallah-wallah ou m’bongo-m’bongo.
– Tu parles d’Africains. Nos indigènes à nous étaient des indigènes de France : donc, ils parlaient français. Tout le monde est un indigène de quelque part. Même nous.
– Moi, non. Je ne parle pas français.
– Mais, tu n’as pas à parler français. Tu comprends… « 

Ah ben ça alors, ils ont résumé avec justesse la problématique de la langue française et le peuple Maroc. Cette langue du colonisateur, que seuls quelques curieux maîtrisaient pleinement. Par contre, les indigènes (ben oui) Marocain ne connaissaient que ce que Mortimer pouvaient murmurer à son ami imaginaire -Bonne djôr médame et mésio..-

 

 » Ce  n’étaient pas de vrais indigènes, m’sieur. C’étaient des étrangers, mais comme je connaissais assez bien leur dialecte, j’ai pu bavarder avec eux.  »
Devant tant d’outrecuidance, Bennett n’y tint pas :
 » Mortimer est en train de se vanter, m’sieur. On ne comprenait rien du tout à ce qu’il leur disait, m’sieur.
– C’est Bennett qui ne comprenait pas, parceque le français et lui, çà fait deux, m’sieur ! protesta Mortimer.
– Et les Français, eux, comprenaient-ils ? demanda M. Carter.
– Eh bien… oui et non, m’sieur, expliqua Mortimer. Ils disaient très vite des tas de choses qui ne sont pas dans la grammaire. Dans le fond, je crois qu’ils ne parlent pas très bien le français, m’sieur. « 

Chacun voulant faire son show-off, le débat n’est plus fructueux.

Ah, ta7ramiyat ! Non pas seulement nous les Marocains, du coup même les enfants anglais font des espiègleries, ou du moins ce que pensait M. Wilkonson à propos de Bennett et Mortimer. Cependant, Mortimer qui parait comme un needy à chaque fois devant la porte de Wilkie, ça fait tâche !

 »   – Si seulement nous avions été plus prudents ! gémit Mortimer. Écoute, restons calmes et analysons la situation. Papa dit toujours qu’Horace donne d’excellents conseils sur l’attitude à conserver dans l’adversité.
– Horace, remarqua Bennett, ferait mieux de donner d’excellents conseils sur la façon d’extraire des trucs qui se trouvent coincés dans les cheminées. Et toi, tu ferais mieux de garder pour toi les amorphismes de monsieur ton père. Nous avons déjà suffisamment d’ennuis comme ça ! « 

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Lecturophilie ou l’envie de lire

Ayant eu l’envie soudaine de lire quelque chose à la fin de cet été, une envie de début de conscience adulte pour ce qui est de l’art et de la littérature en général sachant que tout ce que j’avais lis avant n’était que des romans obligés par l’école.

Je crois que cette envie vient en fait du fait que j’avais une camarade de classe assez cultivée et qui avait de la passion pour la lecture, donc comme l’amitié est contagieuse, j’ai pris le fléau du syndrome de la lecture. À ce point, j’avais bien des romans dont khalti Khadija me l’avaient acheté quand j’étais petit maintenant cachés au fin fond de mon bureau dont je ne me souvenais plus,  mais je me contentais seulement d’une lecture rapide en parcourant différents textes et articles sur Internet ce qui n’est pas amusant dans son total.

L’été, le ramadan et no-life style life donnaient que mes jours trouvèrent que les nuits blanches étaient un besoin vital pour mon épanouissement virtuel éphémère.. Donc, aujourd’hui après l’adhan du Fajr et après bien entendu l’envie de lire, j’ai ouvert le tiroir supérieure de mon bureau en trouvant des livres poussiéreux pour enfants de la maternelle  (les miens) dont j’ai senti l’odeur qui m’a donné un petit mal aux poumons, esquivant donc j’ai ouvert le deuxième tiroir trouvant deux romans de poche d’Anthony Buckeridge parlant d’un jeune enfant, Bennett et son ami intime Mortimer. Deux titres, Bennett et Mortimer et Bennet prend le train dont j’ai choisi la première œuvre à feuilleté pour m’initier à cette aventure justement pour au moins avoir lu quelque chose pendant mes vacances.

Je ne sais pas si je vais commenter  le roman après lecture à ma guise, cependant cette lecture même dépendra de mon humeur et mon envie de lire, l’gana diali. En tout cas, je ne sais toujours pas où à Rabat se trouve la librairie –الألفية الثالثة– la 3ème Millénaire, question de chercher s’il y a de quoi s’attacher comme lecture.

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La galère des vacances estivales

Les vacances estivales, couramment l’3otla l’kbira est un moussem très prisé et très attendu par les enfants de tout âge. C’est la période dont on se libère des chaînes des obligations écolières/collégiennes/lycéennes pour enfin laisser place libre (et vide) au petit awesome monstre qui somnifère en nous depuis la période d’hibernation de nombreux autres animaux partageant avec nous la joie de vivre.

Les vacances de l’été sont cette période où chaque bonne âme d’enfant trouve la paix intérieure. Moi, qui regrette de ne plus être un enfant (mais qui essaye), attendait avec passion les vacances, je comptais les jours et nuit pour enfin dire que les vacances seront très très proches, keep faith.

Cependant, le scénario diffère en cette saison de développement physique, physiologique et psychique (Quand je me transforme d’un enfant à un homme) que je passe ainsi couplé avec le fait que j’ai eu mon bac scientifique.

Oui, j’ai eu mon bac et vous serez probablement persuadé que j’avais un grand sourire jusqu’au oreille. Ben, non ! Je n’ai gouté d’aucune joie de réussite, même, j’étais très mal à l’aise.

Pourquoi ? Mes ami(e)s que je chérissais tant n’ont pas eu leur bacs. Le diplôme du baccalauréat qui est sensé nous ouvrir des portes en effet,  n’a rien de cela au Maroc cependant, ce diplôme nous fait éloigner de nos amis, entre quelqu’un qui a réussi et parti ailleurs et l’autre qui a redoublé et perdu son ami(e) intime..

Après une longue période de cohabitation dans un lycée on nous sépare brusquement, c’est vrai que l’welf s3ib.

Perdu dans la routine agonisante de l’été et les différents parcours de va et viens vers la mo9ata3a pour légaliser son bac & co, ainsi s’inscrire dans un amas d’écoles supérieures en espérant que la plus modeste d’eux nous accepte, rend vraiment notre été joyeux..

Les vacances de l’été ont tellement changé que je ne sais point me situer.

Cependant, survivre est un art de guerre..

L’homme doit être élevé pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier: tout le reste est folie!

Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche.